Malgré des conditions apocalyptiques, les premiers participants de la Conval Gravel se sont présentés avec un sourire non dissimulé sur la ligne de départ. Respect. Vous étiez beaux, remplis de cette joie candide de participer à une première. Départ de nuit.
Près de 40 jours consécutifs de pluie avait transformé les chemins en torrent. Les participants de la Conval Gravel se sont élancés au cœur d’un processus accéléré d’érosion où l’eau, dans les pentes les plus marquées, a charrié boue et petites pierres pour ne laisser apparaitre que des dents saillantes de granit ou de schiste. On pense que les reliefs ont été limés de plusieurs centimètres. On se serait cru dans les ravines de l’Ile de la Réunion avec 30 degrés de moins.Sur les parties plus planes du Yeun Elez, des secteurs d’eau stagnante se succédaient. Impossible de connaitre la profondeur de l’eau. Pourtant, il fallait bien passé. Les pédales étaient les premières à toucher l’eau, puis le boitier de pédalier. De paroles de participants, la stupeur saisissaient lorsque les moyeux disparaissaient. Pas de bêtes sauvages à grandes dents dans cette eau marécageuse, mais le froid. Il a mordu jusqu’au genoux. Heureusement, un bol de soupe les attendaient au CP2 (on remercie au passage la mairie de Botmeur de nous avoir prêté les locaux).
Le terrain de cette première édition était extrême. Il aurait été tout autre avec un été indien. C’est ainsi. Le sport nature nécessite des capacités d’adaptation, sinon on reste pédaler sur des vélos immobiles.
Cette première édition fut un combat contre l’humidité et l’hypothermie. Bravo et merci à tous les guerriers et guerrières qui ont osé s’aventurer. Il fallait une sacrée dose d’engagement. Très peu ont rebroussé chemin et ceux là aussi méritent d’être acclamés pour être allés au bout du supportable, de la bagarre avec eux même ou la topographie.
On retient les mines enjouées à l’arrivée. Vous nous avez régalé d’anecdotes. On retient le départ raté d’un quatuor pour cause de besoins primaires qui n’attendent pas. On a adoré apprendre que l’un d’entre vous s’est fait la belle à Morlaix. Quand on lutte contre le froid, 20km, parfois, ça parait le bout du monde.
On a ri de voir Stéphane revenir avec son Conalgo triple plateaux à pneu slick. Il nous avait dit qu’il courrait à coté de son vélo s’il le fallait. Il l’a fait, il a bouclé les 100 bornes et on se demande encore comment.
On a été ému lors de l’arrivée de Victorien qui s’est mis au vélo en mai dernier et a bouclé son premier 100km avec son Sunn. Dimanche, il a chopé le virus et repart avec l’immense envie de participer à la Gravel Tro Breizh 2020.
Dimanche c’était aussi des histoires de partage, en couple
en famille ou entre amis. Se plonger ensemble dans la géographie pour écrire une petite page d’histoire partagée.Le petit monde du Gravel s’est réuni dimanche à l’Hopital Camfrout et on est resté discuter pendant plusieurs heures autour du bar ou au coin du feu comme on le ferait à la maison.
On a senti que vous étiez bien, là, avec nous et c’est notre plus grande réussite. La soupe et les gâteaux y sont pour beaucoup. Merci à tous et rendez vous bientôt.
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